Dunod nous gratifie à chaque fois de beaux ouvrages spirituesques, à ce titre, nous nous occupons cette fois de 120 Rhums, révision ++ de 101 Rhums de ce cher Alexandre Vingtier. (Re)Lire l’ouvrage est un peu l’occasion de se préparer pour la rentrée des classes qui a lieu la semaine prochaine au Parc Floral de Vincennes comme chaque année, le fameux Rhum Fest !
L’éditeur nous délecte donc une nouvelle fois du format « une double page par produit » et on retrouvera donc dans cet ouvrage pas moins de 120 fiches pour 120 rhums, avec des détours essentiels par les techniques de distillation et de dégustation. L’ histoire des distilleries n’est pas en reste puisque croyez bien qu’en une page sur chaque produit, il y a la place pour dire des choses.
120 Rhums et son (h)auteur.
Le rhum divise… déjà, en métropole, on le distingue très (trop ?) rapidement en deux catégories, Rhum Agricole et Rhum Industriel. Le rhum est probablement le spiritueux au plus gros foutoir juridique mondial (n’allez pas dire ça aux producteurs martiniquais sous l’AOC Martinique, très… très exigeante), en dehors de ça, c’est FFA, Free For All… Beaucoup de choses de ce côté là changent -ou essayent de changer-, les producteurs qui s’estiment les plus « rigoureux » voudraient plus de rigueur et de contrôle dans l’appellation « rhum » -en est-ce une ?-… Mais le but de cet article n’est pas d’entamer un débat. Colada, en bon amateur de spiritueux, les aime tous ! Bon un peu comme quand on est parent de 3 enfants, on a toujours son petit préféré ;).
Soit, la volonté de l’ami Vingtier n’est pas de diviser mais bien d’expliquer, prendre de la (h)auteur. Après tout, l’ignorance alimente la haine… un amateur des rhums de la réunion avait juré mordicus que la mélasse et les rhums de mélasse étaient toxiques… Mince quand on sait que plusieurs distilleries de Réunion (notamment Isautier, Savanna…) font du rhum de mélasse… Moralité, parlons moins, buvons plus… avec modération bien sûr.
120 Rhums apporte de la profondeur à une boisson qui a le vent en poupe, une croissance qui explose, de nouvelles marques et produits qui apparaissent quasiment tous les jours. Il est à nouveau question d’hauteur et d’analyse… « Regardons l’origine du rhum, distinguons les catégories, expliquons d’où viennent les arômes ». A. Vingtier ne surfe pas sur une mode, il explique le style… Le grand Yves Saint-Laurent disait bien que « La mode passe, le style reste ».
120 Rhums souffle sa première bougie puisque paru pour la première fois en Mars 2016 !
D’ailleurs si vous souhaitez avoir des détails sur le contenu de l’ouvrage, nous avions déjà écrit un article à son sujet.
La plupart des faits historiques mentionnés dans le livre risque de vous laisser sur le c*l. En voici un: Le bourbon est certes devenu l’emblème américain à l’étranger en matière de spiritueux -volume talking of course-, mais bien avant le bourbon, les Etats-Unis distillaient du rhum ! Du rhum à partir de mélasse de contrebande !
L’accessibilité 120 Rhums.
Les plus malins s’apercevront qu’on reprend les titres de l’article sur cocktailmolotov… parce qu’il faut insister à ce sujet.
Certains livres traitant des spiritueux peuvent être parfois jugés indigestes, voulant commencer par le commencement, on se farcit 80 pages d’histoire en revenant parfois aux Mayas -si ce n’est aux dinosaures…- pas que ce soit inintéressant, bien au contraire, mais on veut de l’action bord*l ! Ici, l’histoire est amenée subtilement à travers les fiches, on y lit les anecdotes croustillantes et précieuses qui nous apprennent l’histoire du rhum, sujet fascinant. A nouveau, on ne peut que féliciter l’usage de ce format de fiches -pratiques-.
En bref, un livre riche en information, riche en images, riche en goût !